Interview Marine Boyer

Marine Boyer, gymnaste aguerrie, partage avec nous son parcours exceptionnel et ses expériences au sommet de la compétition. Entre résilience mentale et passion pour son sport, elle nous dévoile les secrets de sa longévité et de sa performance.

 

Décris-toi en trois mots :

Gymnaste, âgée et pétillante


À quel âge as-tu commencé et quand es-tu arrivée dans la gymnastique ?

J'ai commencé à 4-5 ans. Comme je bougeais beaucoup à la maison, mon père m’a inscrite à la gym et à la natation. J'ai tout de suite choisi la gymnastique parce que c'était plus ludique.


As-tu toujours eu envie de faire de la performance ?

Lors de ma sélection pour aller au pôle de Meaux, je me suis dit qu'il y avait quelque chose à faire en gymnastique de haut niveau. C'est difficile à dire, car j'ai rêvé de faire du haut niveau, mais le jour où cela devient vraiment sérieux, c'est dur de réaliser que tu en es à ce stade. Le processus est naturel et très long, donc tu t'en rends compte bien plus tard. Une étape marquante pour moi a été mon entrée à l’INSEP (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance).


Comment gères-tu la pression de la compétition et l'adversité ?

Je pense qu'il est essentiel d'être bien entouré, car tu ne peux pas gérer ça seule. Certes, sur l'agrès, tu es seule, mais en dehors, l'accompagnement est essentiel. L'idée est d'apprendre à bien gérer la pression pour la transformer en énergie positive. Il faut se dire qu'on aura toujours du stress, mais trouver le bon équilibre entre pression et stress positif qui te donnera de l'adrénaline pour performer.
Lors de ma dernière compétition à Bercy, j'étais tétanisée, je n'arrivais plus à bouger, j'avais les jambes très lourdes. Je me suis dit : "Marine, si tu veux faire les Jeux Olympiques dans cette salle, tu dois trouver une solution." Quand je sens que je suis tétanisée, il faut que je bouge pour éviter d'y penser. Surtout à Bercy, une grosse compétition internationale en France, avec des centaines de supporters français, c'est très impressionnant et les émotions sont décuplées.


Appréhendes-tu toute cette force que le public va te donner ?

J'ai hâte, je sais que ça va m'aider et me pousser à donner le meilleur de moi. Je sais que quand je vais entrer dans la salle et entendre le public, j'aurai une première phase de stress intense, mais je suis préparée à canaliser cette énergie et à l'utiliser au bon moment.


Ce sera ta troisième olympiade, à quoi dois-tu cette longévité et qu'est-ce qui t'a poussée à aller au-delà de tous les doutes que tu as pu avoir ?

Ma plus grande force est ma force mentale, car je n'ai jamais abandonné mentalement. Il est certain qu'il y a eu des moments difficiles, des épisodes dépressifs où je pensais ne pas pouvoir revenir physiquement et mentalement. Une des clés est de prendre du temps pour soi, de souffler, de voir autre chose. Il faut accepter les échecs, et une fois acceptés, il faut rebondir et faire table rase du passé pour continuer à progresser.


Le fait que les Jeux de 2024 se tiennent à Paris t'a-t-il poussée à continuer ?

C'est un événement que je vais vivre de l'intérieur avec tout le public français. Quoi de mieux que de le vivre à la maison ? Si tu peux le faire, il faut au moins essayer. Cette idée m'a vraiment poussée à continuer après les Jeux de Tokyo. J'ai pris cela comme un signe du destin : mes derniers Jeux Olympiques à Paris, chez moi.


As-tu un rituel avant la compétition ?

Non, mais quand je sens que la pression monte trop, je mets mon casque et j'écoute de la musique. Je reste concentrée, mais j'ai quand même besoin de moments où je me déconcentre pour prendre l'ambiance du public, l'absorber et faire redescendre la pression.


Ton lien avec la marque ?

C'est la première marque qui est venue vers moi et qui m'a fait confiance. Une marque très familiale. J'ai passé des années merveilleuses avec Le Coq Sportif et j'ai grandi avec cette marque. Je suis très fière d'être encore avec eux aujourd'hui.

Pièce préférée de la gamme Équipe de France ? Le bomber.