Interview Dimitri Pavadé

Dimitri est né sur l’île de la Réunion. En 2007, il est victime d’un grave accident de travail qui entrainera l’amputation de sa jambe droite au niveau du tibia. Il intègre l’équipe de France en 2018 et décroche la médaille d’argent aux Jeux de Tokyo en 2021 avec un saut de 7m39. Il est aujourd'hui prêt à enflammer le Stade de France et à défendre sa place sur le podium Paralympique.

 

Peux-tu te décrire en trois mots ?
Puissant, audacieux, optimiste.


Tu as débuté ta carrière sportive à 27 ans et, trois ans plus tard, tu es devenu vice-champion du monde en saut en longueur. À quel moment t'es-tu dit : "Je veux performer" ?
C'est en recevant cette médaille que j'ai réalisé que je faisais désormais partie des grands. Mon objectif, en arrivant aux championnats du monde, était simplement de battre le record de France, fixé à 7m20. Je ne prétendais pas obtenir une médaille. Finalement, non seulement j'ai battu ce record, mais j'ai aussi remporté la médaille d'argent. C'est à partir de ce moment-là que je me suis dit : "D'accord, je suis capable de le faire, ça devient sérieux."


Les Jeux olympiques sont arrivés assez rapidement dans ta carrière. Comment as-tu réussi à te préparer aussi rapidement pour le très haut niveau ?
Je ne me suis pas posé trop de questions, j'ai pris les événements comme ils venaient. Mentalement, je suis formaté pour toujours donner le maximum. Que ce soit pour les championnats de France, d'Europe, du monde, ou les Jeux olympiques, c'est la même approche pour moi : faire de mon mieux.


Comment expliques-tu ton ascension fulgurante ?
Selon mon coach, je suis quelqu’un de très à l’écoute et je suis capable de mettre rapidement en application les conseils qu’on me donne, ce qui porte ses fruits. Je suis aussi quelqu’un de très perfectionniste, et ça doit aider.

Un exemple ?
Parfois, chez moi, je vais poser cinq vestes sur mon lit pour choisir laquelle porter. Une fois décidé, je descends, je prends la voiture, et là, je me rappelle que je n'ai pas rangé les autres vestes. Je fais demi-tour, je remonte pour tout ranger avant de repartir. Tout ça parce que, dans ma tête, je ne suis pas bien tant que je n’ai pas terminé les choses correctement (rire).


De quoi es-tu le plus fier, dans ta carrière sportive ou ailleurs ?
D’avoir fait connaître le nom "Pavade", pour mon histoire personnelle, mais aussi pour ma famille.


Cette année, tu es ambassadeur du relais de la flamme olympique. Qu’est-ce que cela représente pour toi ?
C'est une expérience grandiose ! Je ne m'y attendais pas du tout. Je n'y croyais pas jusqu'à ce que je commence à recevoir les lettres et les informations officielles. Faire partie de l’histoire des Jeux pour mon île, c’est une immense fierté pour moi.

 

Ta pièce préférée de la collection Équipe de France ?

Le bomber